Nicolas BASNAGE, ministre protestant, décédé vers 1599, probablement à Carentan (Manche).
marié à Ester de MESSY, décédée à Rouen, en 1626.
Note : Nicolas BASNAGE fut pasteur de l'Eglise réformée d'EVREUX avant la SAINT-BARTHELEMY (24 août 1572), puis réfugié en ANGLETERRE; pasteur de l'Eglise française de NORWICH jusqu'en 1597; puis pasteur de l'Eglise réformée de CARENTAN de 1598 à 1599.
Quand son épouse, Ester de MESSY mourut à ROUEN en 1626, elle est dite "veuve de feu noble homme Nicolas BASNAGE. L'anoblissement de 1652 semble donc être le deuxième anoblissement de la famille BASNAGE.
Benjamin BASNAGE, fils des précédents. Célèbre ministre protestant, né vers 1580, à Carentan. Décédé fin 1652.
Note : Benjamin BASNAGE fut pasteur de l'Eglise réformée de SAINTE-MERE L'EGLISE et de CARENTAN ; il fut anobli en juillet 1652.
La mode était aux duels théologiques entre prêtres, moines et ministres de l'Eglise réformée. Benjamin BASNAGE fut parmi les ministres de la BASSE-NORMANDIE, l'un de ceux qui participa le plus souvent à ces duels pour défendre ses convictions. D'où sa rencontre en mars 1606 avec le père GONTIER, assisté d'un jacobin, pour permettre à Jeanne de COUVERT de choisir entre les deux religions.
Une controverse qu'il soutint en janvier 1612, au château de Sainte-Marie-du-MONT, contre le récollet Jean Marie L'ESCRIVAIN, lui fournit l'occasion de son livre: de l'Estat visible et invisible de l'Eglise.
Lors de l'Assemblée de LOUDUN, le 25 septembre 1619, la BASSE-NORMANDIE eut 6 représentants, dont Benjamin BASNAGE. Celui-ci fit partie de la députation qui porta au Roi le Cahier général.
L'Assemblée de LOUDUN, qui s'était transportée à LA ROCHELLE le 25 décembre 1620, reçut sommation de se dissoudre (6mars 1621). Benjamin BASNAGE, élu vice-président de l'Assemblée de LA ROCHELLE, avait à signer comme tel, les commissions des gens de guerre. Il demanda d'être déchargé de cette obligation peu compatible avec son caractère de pasteur, mais il ne refusa point d'accompagner CORCELLES, LA CHAPELLIERE et LA MILLETIERE que l'Assemblée avait chargés d'avertir "les païs estrangers" de la persécution. Parti le 1er juin 1621, Benjamin BASNAGE parcourut l'ANGLETERRE et l'ECOSSE, y recueillit des subsides considérables et ne revint qu'après la conclusion de la paix. C'est seulement en 1631 qu'il fut autorisé à rentrer dans son Eglise de CARENTAN. Benjamin BASNAGE était très attaché à celle-ci et tous les appels que lui adressera l'Eglise de ROUEN seront vains. Il l'aimait comme "une épouse".
Après l'Edit d'ALLAIS (Alès actuellement), du 28 juin 1629, la liberté de conscience devint une faveur que le Roi daigne laisser aux réformés. Malgré tout, ceux-ci s'attachent désespérément à la royauté et Benjamin BASNAGE, "le belliqueux" de 1621, ouvre le synode provincial de SAINT-LÔ (1634) par d'ardentes prières à Dieu pour la santé et la prospérité du monarque. En 1637, il qualifie "d'impie témérité" toute critique de l'autorité royale.
Toujours en 1637, au synode national Benjamin BASNAGE s'éleva avec force contre l'accusation faite aux pasteurs de prélever leur traitement sur la Caisse des pauvres.
Benjamin BASNAGE, anobli en juillet 1652 par Lettres patentes du Roi, était tenu en haute estime par toutes les Eglises, pour l'énergie de son caractère et l'ardeur de son dévouement à la cause protestante. Il mourut vers la fin de l'année 1652, laissant deux fils: Antoine et Henry.
Marié à Marie Du VIVIER, décédée vers 1652.
Antoine BASNAGE, fils des précédents, dit « pasteur protestant extrêmement distingué ». Né vers 1610, à Sainte-Mère l’Eglise (Manche). Décédé à Zutphen (Hollande) vers 1691.
Note : Antoine BASNAGE était sieur de FLOTTEMANVILLE, terre apportée par Gabrielle de MEHERENC,lors de leur mariage.
Marié à Marie Jeanne Du BOUSSEL, puis à Gabrielle de MEHERENC.
Samuel BASNAGE, fils d’Antoine BASNAGE et de Gabrielle de MEHERENC, né vers 1638, à Bayeux (Calvados). Décédé vers 1721, à Zutphen (Hollande).
Note : Samuel BASNAGE était sieur de FLOTTEMANVILLE, terre qu'il tenait de sa mère Gabrielle de MEHERENC.
Samuel BASNAGE fut pasteur de BAYEUX-VAUCELLES avec son père Antoine BASNAGE et dut gagner avec lui le Refuge en HOLLANDE, à la Révocation de l'Edit de NANTES..
Il fit partie des 19 pasteurs normands qui signèrent la Confession de Foi de DORDRECHT, au synode de ROTTERDAM (24 avril 1686).
Au synode de BREDA (août 1692) Samuel BASNAGE figure parmi les principaux adversaires de JURIEU "le prophète". Samuel BASNAGE et Etienne MORIN contribuèrent, dans la mesure de leurs forces, à relever en HOLLANDE l'étude des "bonnes Lettres".
Samuel BASNAGE était, aux dires de BAYLE, un des plus habiles ministres qui fussent sortis de FRANCE. Après avoir publié en 1692 une critique des Annales de BARONIUS, il fit imprimer en 1706, sous le titre d'Annales politico-ecclésiastiques (3 volumes) un narré suivi de l'Histoire de l'Eglise depuis AUGUSTE jusqu'à PHOCAS. Il écrivit aussi une "Morale théologique et politique".
Les biens de Samuel BASNAGE, ainsi que ceux de son épouse Catherine GARNIER furent confisqués en faveur de "nouveaux-catholiques" ou NC. Alfred GALLAND ne sait si Samuel BASNAGE put récupérer ses terres en NORMANDIE, malgré la demande de Jacques BASNAGE, en 1717 au cardinal DUBOIS, premier ministre du Roi LOUIS XIV, en remerciement pour avoir négocié la paix de RISWICK.
Marié à Catherine GARNIER.
Jacques BASNAGE, petit-fils de Benjamin BASNAGE, fils d’Henry BASNAGE, avocat célèbre de Rouen, et de Marie COGNARD. Né le 8-08-1663, à Carentan. Décédé le 22-12-1723, à La Haye (Hollande). A l'âge de 23 ans, il fut chargé de diriger l’Eglise protestante de Rouen, succédant à Etienne LE MOINE, nommé professeur de théologie à LEYDE.
Note : la nouvelle biographie normande d'OURSEL, PARIS 1886, dit :
Jacques BASNAGE de BEAUVAL, savant érudit, pasteur de l'Eglise Réformée de ROUEN, réfugié en HOLLANDE à la révocation de l'édit de NANTES; ministre à ROTTERDAM, puis à LA HAYE.
Toujours attaché à la FRANCE, Jacques BASNAGE de BEAUVAL aida puissamment à la conclusion de la triple alliance de 1717 ; en récompense ses biens, en FRANCE, lui furent restitués.
Avant son exil en HOLLANDE, il participa au synode de SAINT-LÔ, en septembre 1679. Il trouva donc refuge en HOLLANDE, où il fut nommé "pasteur extraordinaire" à ROTTERDAM, puis à LA HAYE. Les pasteurs extraordinaires ne recevaient pas de traitement, n'avaient pas de voix délibérative au Consistoire et n'exerçaient le ministère qu'à titre de suppléant.
Jacques BASNAGE ne devint ministre ordinaire qu'en 1691 et put recevoir un traitement de 300 florins.
Il faut signaler que les pasteurs français obligés de s'exiler, suite à la révocation de l'édit de NANTES, dans un délai de 15 jours, étaient persuadés que le temps passant, le Roi changerait d'avis et que, dans un temps plus ou moins long, ils pourraient revenir dans leur pays natal. Malheureusement, il n'en fut rien.
Jacques BASNAGE fut un homme de grande valeur et négocia la paix de RISWICK avec talent. De lui, VOLTAIRE écrivit "qu"il était plus propre à être ministre d'état que d'une paroisse".
Il écrivit une histoire de l'Eglise de grande importance, entre autres, ainsi qu’une Histoire des Juifs, renommée. Celle-ci, à l’origine était en cinq volumes. Après des additifs, dont certains de Jacques BASNAGE, pour rétablir certaines vérités, cette œuvre fut éditée en sept volumes.
De HOLLANDE, il envoya aux pasteurs, comme Antoine COURT, qui continuaient leur ministère au péril de leur vie, des exhortations à respecter les ordres du Roi, qui malheureusement (à mon avis) étaient en décalage complet avec la situation réelle et montrent que les informations exactes ne parvenaient pas à Jacques BASNAGE.
Jacques BASNAGE eut une fille unique, Marie Madeleine BASNAGE, pour qui il avait obtenu du cardinal DUBOIS, ministre du Roi LOUIS XV, la restitution de la terre de FRANQUESNAY, près de ROUEN. Elle avait épousé en 1705 Georges Louis de LA SARRAZ, de nationalité suisse, conseiller privé des guerres du Roi de POLOGNE et pasteur. Le couple vint vivre à PARIS, où l'époux fut nommé chapelain de l'ambassadeur d'ANGLETERRE. Marie Madeleine décéda à PARIS, le 11 janvier 1728. Son fils aîné se nommait de LA SERRAZ.
Françoise Vitard.