portrait du pasteur Georges GROSJEAN

Georges François GROSJEAN
(1891-1981)

Par Jean-Louis LALONDE, secrétaire de la Société d’Histoire du Protestantisme Francophone au Québec, en collaboration avec Pierre GROSJEAN, fils de Georges.

            GROSJEAN, Georges-François, enseignant, évangéliste presbytérien, pasteur de l’Union des Églises Évangéliques de France (1924 – 1938), de l’Église Réformée de France (1938 – 1945) et finalement de l’Église Réformée d’Alsace-Lorraine (1945-1981), né à Plagne (canton de Berne) en Suisse, le 15 août 1891, fils de Louis-Octave Grosjean, métayer, et de Marie Bützer, décédé à Nilvange (Moselle) le 1er octobre 1981. Il avait épousé Éveline Vessot le 28 mai 1921 à Ottawa[1].

Georges Grosjean, fils de Louis-Octave et de Marie Bützer, est né le 15 août 1891 à Plagne (Berne) en Suisse. Il était l’aîné de la famille. Marthe, sa sœur, est née deux ans plus tard et son frère Félix, en 1898. Georges vécut sa première enfance dans une ferme isolée, "Derrière-Mahlé", à un ou deux kilomètres au sud de Romont, petit village pas très éloigné de Plagne dans le Jura bernois francophone. En plus de s’occuper de la terre et des bêtes, Louis-Octave, son père, faisait un travail d'horloger à domicile pour une fabrique de montres ou pendules. Un an après la naissance de son dernier enfant, Louis tomba gravement malade avec bronchite, double pneumonie et pleurésie. Le médecin lui prescrivit un remède à base d'alcool pour faire tomber la fièvre, mais il refusa de le prendre car il était abstinent. Et sa maladie l’emporta. « Élevé par une mère pieuse et restée veuve de bonne heure sans autre ressource que son courage et sa foi, j'ai grandi dans une atmosphère de profonde piété et de fidélité vigoureuse à l'accomplissement de l'obscur devoir quotidien », dira-t-il plus tard au moment de son ordination.

Avec ses trois enfants, Marie ne pouvait plus tenir seule la ferme dont s’occupait son mari. Elle dut quitter les maigres terres montagneuses[2] de l’exploitation pour un appartement à Bienne où elle essaya de tenir une teinturerie. Elle s’y remaria avec un veuf, Adolf Baer, cordonnier de son état, qui avait neuf enfants. Ils eurent ensemble une petite fille, décédée peu après la naissance.

Le fait de se retrouver en ville et dans une famille recomposée affecta Georges qui eut du mal à vivre avec tous ses frères et sœurs avec lesquels il n’avait pas nécessairement d’affinités et qui transformaient radicalement la petite cellule familiale qui lui était coutumière. Cela a-t-il eu une incidence sur son état de santé? Toujours est-il qu'il fut soigné pour une tuberculose d'avril à septembre 1904 et de janvier à avril 1905. Comme il réussissait très bien à l'école, et grâce à son oncle Fred, il put poursuivre des études à l'Ecole Normale Cantonale de Neuchâtel qu’il fréquenta d’avril 1907 à avril 1910, son diplôme d’instituteur primaire étant daté du 26 avril. Il fut exempté du service militaire.

À l’été 1910, Georges voulant visiblement s’éloigner de sa belle-famille, demanda à partir en Turquie pour y enseigner le français au collège américain de Marsovan. Il n'y resta que quelques mois, à cause d’une épidémie de choléra qui s’était déclarée dans la ville et il dut rentrer en Suisse probablement tout au début de 1911. Il tenta alors sa chance au Canada. Il prit des arrangements avec le pasteur Paul Villard, directeur de l’Institut Méthodiste Français à Westmount, arriva à Montréal en août et se mit à la tâche dès septembre[3].

 

De juin à septembre 1913, durant ses vacances, il accepta, presque à son corps défendant, de servir d’évangéliste-instituteur à Mégantic, dans les Bois-Francs. Durant ces quelques mois, il enseignait à une vingtaine d’enfants la semaine et animait les cultes de la petite communauté le dimanche. Il eut du mal à se faire à la vie un peu frustre de ces familles canadiennes-françaises dans ce coin reculé. Pourtant l’expérience lui fit découvrir qu’il se sentait plus à l’aise dans le ministère d’évangéliste que dans celui d’enseignant, aussi demanda-t-il à son retour d’étudier en théologie. Pour réaliser ce projet, il lui fallait refaire des études en anglais, ce qu'il fit à l'université McGill durant cinq années de 1913 à 1918. Il y obtint son Baccalauréat ès arts le 30 mai 1918.

 

Concurremment, par désir de formation et par esprit missionnaire, autant que pour gagner de l’argent de poche, il accepta, à partir du 14 novembre 1915 d’être évangéliste à Belle-Rivière et d’y célébrer le culte le matin et le soir aux quinze jours. Puis, d’avril à septembre 1916, il s’occupa alternativement de Grenville[4] et de Belle-Rivière, tout en se rendant occasionnellement à East Settlement, et il répéta l’expérience l’année suivante. Déjà familier avec les célébrations en anglais qu’il avait offertes le soir à Belle-Rivière, il s’occupa aussi, pendant trois ans, de la communauté de Scotch Road, à une dizaine de kilomètres au nord de Grenville. À partir de 1918, son esprit ordonné le poussa à indiquer clairement dans L’Aurore ces alternances. À l’automne, alors qu’il entreprenait ses études théologiques, il partagea avec d’autres étudiants le soin de Belle-Rivière tout en continuant de célébrer un culte par mois à Grenville. On établit une distribution semblable les deux années suivantes également. Georges y ajouta même Valleyfield et Cornwall à l’hiver 1920-1921, élargissant sa connaissance des communautés et ses expériences pastorales[5].

 

Pendant ses études à McGill, il se lia d’amitié avec un autre étudiant protestant, qui suivait des cours de mathématiques et de physique, un certain Ulysse Vessot. Ce dernier l'invitait régulièrement dans sa famille à Ottawa où son père, Charles-Henri Vessot, était le pasteur de la paroisse francophone Saint-Marc. C'est là qu'il fit connaissance de la sœur d’Ulysse, Éveline Vessot, organiste à la paroisse, institutrice et maîtresse de maison depuis la mort de sa mère, le 19 janvier 1913[6]. En juin de cette même année, elle obtenait malgré tout son diplôme de l'Ecole Normale d'Ottawa et poursuivit sa carrière d’enseignante.

 

Restés fiancés sept ans durant, Georges Grosjean et Éveline Vessot se marièrent le 28 mai 1921 dans le temple de l'Eglise presbytérienne française Saint-Marc d'Ottawa. Le nouveau marié n’avait fait alors à peine qu’une toute petite pause dans ses activités pastorales car du 8 mai au 17 juillet, il avait prêché presque tous les dimanches en anglais dans la région de Lachute et Brownsburg. Finalement, les nouveaux mariés s’étaient embarqués pour Anvers, car Georges avait obtenu une bourse d’études de deux ans en Europe[7]. Ils passèrent leurs trois premiers mois en Belgique où Georges, tout en étudiant, remplaçait des pasteurs aux assemblées du dimanche (à Bruxelles, Charleroi ou Courcelles, par exemple) et assurait de très nombreuses visites à domicile avec Éveline. En octobre, ils s’installèrent à Paris et Georges y continua ses études. À la fin de juillet 1923, il avait terminé ses thèses, une sur « La mort du Christ » et l’autre, en anglais, qui traitait de "Personality and the Pastoral Office". Il obtint ce même mois sa licence de la Faculté de théologie de Paris[8].

 

Se posa alors pour lui un dilemme. J. U. Tanner, le ministre presbytérien responsable du comité missionnaire, le destinait à l’enseignement et lui proposait un poste de professeur au Collège presbytérien de Montréal. Aucune autre charge pastorale ne semblait disponible pour lui, alors qu’on sait que Belle-Rivière, Lachute, Grenville, Valleyfield, par exemple, où il avait servi étaient sans pasteur[9]. À la veille de s’intégrer dans l’Église Unie, les presbytériens n’envisagent guère de renouvellement des charges pastorales.

 

Malgré ses études avancées, le profond désir de Georges était de se consacrer au travail en paroisse. Devant cet avenir bouché au Canada et la grande disponibilité des postes en Europe où la Grande Guerre avait décimé le corps pastoral, aussi bien en France qu’en Belgique, Georges décida, quelques mois plus tard, d’accepter le poste de pasteur de la Chapelle du Nord de Paris, paroisse de l'Eglise évangélique libre de la Rive droite de la Seine[10], affiliée à l’Union des Églises Évangéliques de France. Il y fut consacré au ministère pastoral le 23 mars 1924 et il en demeura le pasteur pour une quinzaine d’années.

 

Sensible au christianisme social, il s’engagea auprès des démunis de l’arrondissement : soupe populaire, action pour la Croix Rouge, etc. comme en témoigne une médaille reçue en en 1930 de l’Assistance publique (laïque) pour services rendus à la société. Sa théologie était libérale et ouverte, ne craignant pas d’élaguer certaines croyances traditionnelles afin de mieux rejoindre ses contemporains dans l’essentiel du message évangélique[11].

 

Par ailleurs, le besoin de ressourcement spirituel que préconisait le mouvement des Veilleurs créé par Wilfred Monod en 1923 rejoignait ses préoccupations et il adhèra à ce « tiers-ordre »[12] en 1930, oeuvre qui deviendra fondamentale dans sa vie. Les membres de cette association chrétienne visaient à organiser leur conduite journalière de croyant en harmonie avec l’esprit des Béatitudes : joie, simplicité, miséricorde. Si le Sermon sur la montagne était mis en pratique, disait Théodore Monod, « le monde changerait du jour au lendemain ».

 

La communauté (virtuelle et spirituelle) des Veilleurs est une libre fraternité de chrétiens décidés à vivre par l'Esprit du Christ, et qui acceptent ensemble un minimum de discipline spirituelle : trois moments de prière chaque jour : matin, midi et soir. La prière du midi étant la récitation des béatitudes. Une rencontre trimestrielle sous forme de retraite de deux jours dans des lieux divers, donnait un caractère plus concret à cette fraternité qui était ouverte à toutes les confessions. Les retraites n'avaient cependant aucun caractère obligatoire. Tous les membres de cette "communauté" devaient garder leurs églises d'origine et leur engagement au sein de celles-ci. Son caractère œcuménique en était donc une caractéristique dès le départ avec celui du ressourcement en vue de l’action sociale.

 

Il n’est pas étonnant qu’il ait aussi milité dans les années 1932-1939 pour les groupes d’Oxford qui encouragent ce ressourcement et cette collaboration interreligieuse. Il traduisit même en 1935 un livre qui explique l’approche de ces groupes[13]. Ce mouvement croit que le changement personnel peut déboucher sur le changement de la société, que les personnes ayant fait une expérience personnelle de foi renouvelée peuvent œuvrer pour la solution des problèmes du monde. Tourné vers l’action, il permet à des personnes de convictions religieuses différentes d’œuvrer ensemble dans une vision proche de l’œcuménisme actuel.

 

En juin 1937, il profita de sa délégation au 15e Congrès de l’Alliance universelle des Églises Réformées de type presbytérien qui se tenait à Montréal pour revenir au Québec saluer parents et amis, et présenter à tous lors de ses conférences les salutations de la Fédération Protestante de France. Il avait choisi pour thème : Vivre en chrétiens! Comment? La réponse se présentait en trois volets : Vaincus. Transformés. Vainqueurs. L’invitation était lancée à tous les protestants de Montréal et même aux catholiques. Il passa aussi en revue les principales activités des églises évangéliques de France, soulignant certains traits encourageants de la situation : renouvellement de la piété, intérêt pour la lecture et l’étude de la Bible. Et pour citer L’Aurore : « L’orateur acheva son allocution par une exhortation aux protestants canadiens-français : « Prenez conscience de votre charisme spécial. Ne soyez pas trop effacés. Soyez fiers d’être protestants et français. Soyez des témoins de l’évangile et des représentants de la culture française. »[14] Il diffusa aussi son message à Saint-Hyacinthe et à Ottawa[15].

 

Au moment de la déclaration de la Deuxième Guerre mondiale, la famille passait ses vacances en Haute-Loire. On déconseilla à Georges de revenir à Paris avec ses six enfants et on lui demanda plutôt de rejoindre Mazamet dans le Tarn où un poste était vacant[16]. En 1942, Georges accepta de remplacer Wilfred Monod, le directeur des Veilleurs qui allait bientôt mourir. Cette fonction supposait beaucoup de déplacements pour les retraites, une grande correspondance et la rédaction d’un bulletin trimestriel qui offrait des articles divers : méditations, prières, relations d'expérience spirituelle, informations pertinentes[17]. Pour lui, comme pour les Monod, le ressourcement conduit à l’engagement social. Il accueille à Mazamet des réfugiés espagnols à la fin de la guerre civile, intervient en faveur de juifs persécutés en 1940 et 1942, correspond même avec le gouvernement de Vichy pour protester contre sa propagande « abusive, déloyale et contraire à la vérité historique », regroupe curés et pasteurs pour lancer un appel au calme dans la situation trouble de la fin de 1943, intervient l’année suivante en faveur des prisonniers tant français qu’allemands, etc. Durant cette période, il tente aussi des rapprochements œcuméniques, parmi les premiers, entre l’Église Catholique et l’Église Réformée de France.

 

Dès la fin de la guerre, en octobre 1945, Georges demanda à ne plus reprendre sa paroisse à Paris, vu les charges que lui occasionnait la direction des Veilleurs. Il préféra s’occuper de la petite paroisse d’Ars-sur-Moselle qui devint pour lui et son épouse comme une deuxième famille. Les besoins après la guerre étant énormes, l’aide fournie en vêtements et nourriture par leur famille canadienne, avec laquelle ils gardaient contact, fut très appréciée tant par ses enfants que par les gens de sa paroisse. Georges y termina son ministère pastoral en 1961 à l’âge de soixante-dix ans.

 

Comme il s’était découvert dans ce village une passion pour le jardinage qui le reposait de ses travaux intellectuels, il voulut à la retraite pouvoir exercer cette activité. C’est ce qui explique que le couple ait acheté à Manonville, dans une petite commune campagnarde de Meurthe-et-Moselle, une vieille maison du 18e siècle qu’il s’efforça de restaurer. Pour sa part, Éveline aimait bien correspondre de façon suivie avec sa famille restée au Canada[18] pendant que Georges s’occupait des échanges tout aussi considérables que lui demandait la direction des Veilleurs, qu’il conserva jusqu’à l’âge de 83 ans [19]. Il veilla durant tout ce temps à la rédaction du bulletin trimestriel (Veillez) et à l’organisation annuelle de trois retraites spirituelles en France et en Suisse. Ce travailleur infatigable traduisit également cinq livres religieux de l’anglais au français et en écrivit cinq de son cru.

 

Après ce long temps de retraite bien rempli, essentiellement voué au jardinage et à l’écriture, le couple quitta Manonville le 1er janvier 1981 pour terminer ses jours avec Daniel et Monique Grosjean à Nilvange (Moselle). Georges y décéda peu après, le 1er octobre 1981 à l’âge de 90 ans et son épouse, quelques années plus tard, le 4 janvier 1985 à l’âge de 91 ans.

 

Nous ne pouvons que regretter qu’on n’ait pas trouvé au Canada du travail pastoral pour un homme d’une telle envergure. Il ne fait aucun doute qu’il y aurait laissé sa marque. Ses contemporains ont apprécié sa spiritualité authentique et profonde et à travers ses multiples écrits dont les nombreuses méditations du bulletin des Veilleurs, Ils ont également souligné son ouverture d’esprit et sa théologie libérale, la chaleur de ses entretiens et de sa correspondance, son courage dans l’engagement social, son irénisme dans les relations entre collègues de diverses confessions et son œcuménisme. Il a été partie prenante de grands courants qui ont marqué la vie religieuse de son temps.

 

Notes

[1] Nous avons ici adapté et complété ici et là une biographie de Georges Grosjean qui nous a été aimablement communiquée par son fils Pierre, directeur d’école à la retraite. Il a consacré ses loisirs à la généalogie de sa famille qui remonte au colporteur Joseph Vessot, missionnaire français qui a commencé ses activités à Sainte-Thérèse pour les poursuivre à Joliette. Qu’il en soit ici chaleureusement remercié.

[1] C’est justement le sens ancien de « plagnes ».

[1] On le retrouve sur la photo du personnel enseignant de l’Institut dans R.-P. Duclos, Histoire du protestantisme français au Canada, op. cit., I, p. 301.

[1] Georges avait fait venir au Canada en 1914 sa mère, veuve pour la deuxième fois, et il logeait avec elle l’été dans le presbytère inoccupé de Grenville. Son frère Félix poursuivit des études en mécaniques à l’université McGill puis exerça à Toronto. Sa sœur Marthe, fit des études d’infirmières en Allemagne, puis en Suisse. Elle épousa un Anglais auquel elle avait enseigné le français et put enfin gagner le Canada entre 1919 et 1921.

[1] Entre 1915 et 1921, il a eu l’occasion de rejoindre comme prédicateur laïc les communautés de Saint-Jean, de la Croix, du Sauveur et de l’Armée du Salut à Montréal et de Saint-Marc à Ottawa. De mai à juillet 1921, avant son départ pour l’Europe, il remplace carrément le pasteur de la paroisse anglophone de Lachute-Brownsburg.

[1] Éveline avait alors 19 ans et était l'aînée. Irène, sa soeur, en avait 18, son frère Ulysse 15, et sa plus jeune soeur, Estelle, n'avait que 10 ans.

[1] Ce n’était pas la première. Plusieurs autres avaient souligné ses succès d’une année à l’autre (pédagogie, élocution, …).

[1] Sa thèse paraîtra cette année-là. Voir la liste de ses œuvres.

[1] Il y a là, à notre avis, une manifestation du peu de conscience réelle des responsables presbytériens pour le développement de la mission en français qui se répercutera sur la décroissance des paroisses francophones dans les années suivantes et se prolongera après la fusion de la confession dans l’Église Unie.

[1] Il dira au moment de son ordination que ce choix français avait été pour sa jeune femme et pour sa famille un très grand sacrifice, mais qu’il avait été joyeusement consenti. Selon l’allocution inédite prononcée par Georges Grosjean au moment de son ordination le 23 mars 1924. Georges militera pour le rapprochement des Églises qui mènera à la création de l’Église Réformée de France en 1938. Sa paroisse en fera partie dès le début.

[1] Son intérêt pour l’action sociale l’amènera à traduire un livre anglais sur les Groupes d’Oxford en 1936. Voir sa bibliographie.

[1] Cette organisation religieuse s’inspire des regroupements franciscains. Il s’agit d’une association dont les membres vivent dans le monde tout en pratiquant une règle selon l’esprit de l’ordre. On trouvera des explications complémentaires sur le site www.franciscanfriars.com/french, par exemple.

[1] Voir sa bibliographie.

[1] Charles Biéler, « Visite de M. Le pasteur Grosjean à Montréal », L’Aurore, 18 juin 1937, p. 6. Voir aussi « Visite de France », par Charles Biéler pour l’Alliance Evangélique, 28 mai, p. 3 et « Discours de M. Priestley à la soirée de bienvenue à M. Grosjean », 25 juin, p. 5 (M. Priestley étant le consul français à Montréal.)

[1] Sa visite est soulignée dans le « Rapport de l’annaliste », p. 15 dans Rapport de l’Association des Anciens et des Nouveaux Élèves de la Pointe-aux-Trembles, 21 mai 1938.

[1] Dans L’Aurore du 3 novembre 1939, p. 2-3, le professeur Charles Biéler donne un état de la situation à Paris dans les débuts de la guerre, librement inspiré d’une lettre écrite à la fin de septembre ou au début d’octobre par Éveline Grosjean, avec laquelle le pasteur Biéler correspondait régulièrement. Georges venait de rentrer de Paris où il avait mis l’appartement en ordre en prévision des jours sombres à venir (attention, l’article renferme quelques coquilles).

[1] Théodore Monod, un éminent scientifique, écologiste actif, resta très fidèle toute sa vie à la discipline spirituelle individuelle du mouvement des Veilleurs. Voir sur Internet à ce nom ou à celui de Wilfred ou à Protestants.org. Actuellement la Fraternité des Veilleurs est dirigée par Daniel Bourguet, pasteur ayant choisi de vivre une vie monastique retiré. Voir sur Internet sous ce nom ou sous celui de Fraternité des Veilleurs. C'est une tendance "monastique" qui s'écarte de l'esprit des "veilleurs" des origines. L’ouverture œcuménique du mouvement rejoint aujourd’hui les catholiques, les orthodoxes et des évangéliques. Cela rappelle par certains aspects l’expérience de Taizé avec ses progrès et ses limites. Bon nombre de protestants sont réticents devant de telles orientations trop proches de celles du catholicisme, d’autres les acceptent. Voir dans le site de l’Église Réformée de France – région parisienne : « Existe-t-il un monachisme protestant? » par Louis Schweitzer. Ou encore l’expérience de communautés religieuses protestantes dans la thèse de Michel Clément, Quelques règles monastiques protestantes en France : Reuilly, Pomeyrol, Villeméjane. Université du Québec à Montréal, 2002, que l’on peut consulter en ligne.

[1] Pendant ces vingt années, Manonville fut le point de rencontre de la famille Grosjean de France ou du Canada, oncles et tantes d’outre-Atlantique aimant bien s’y retrouver.

[1] C’est le pasteur Roger Belmont qui prend alors la relève (en 1974).

 

 

Sources

Biographie inédite de Georges Grosjean par Pierre Grosjean, son fils (2006).

Allocution inédite prononcée par Georges Grosjean à l'occasion de sa consécration à Paris, le 23 mars 1924 à l'Église libre de la Rive droite.

Note inédite sur sa bibliographie par Pierre Grosjean (2006).

R.-P. Duclos, Histoire du protestantisme français au Canada et aux États-Unis, 1912, t. 1, p. 301 (photo du personnel de l’Institut méthodiste français vers 1911).

Paul Villard, Up to the Light, 1928, p. 197 (signalant son pastorat à Paris).

D. Vogt-Raguy, Les communautés protestantes de langue française au Québec, 1834-1925,

Annexe 24, page 18, dont les renseignements sont malheureusement erronés

L’Aurore, sur son travail, sa famille, 19 avril 1918, p. 9, 4 juillet 1919, p. 9, 7 mai 1920 (sa sœur Marthe), 26 mai 1922, p. 8, 15 septembre 1922, p. 8.

L’Aurore, sur l’organisation des cultes, 2 juin 1916, p. 16, 18 mai 1917, p.9, 17 mai 1918, p. 9, 25 octobre 1918, p. 8, 2 mai 1919, p. 10, 10 octobre 1919, p. 10, 23 avril 1920, p. 10, 15 octobre 1920, p. 8.

L’Aurore, sur la visite en 1937, 28 mai, p. 3, 18 juin, p. 6, 25 juin, p. 5.

L’Aurore, 19 février 1926, p. 1-3, Prédication sur la charité, Chapelle du Nord, 18 octobre 1925.

Charles Biéler, « Dans la Haute-Loise [sic] – Nouvelles de M. le pasteur Grosjean », L’Aurore, 3 novembre 1939, p. 2-3.

Roger Belmont, « Editorial », Veillez, N° 112, janvier 1982, p. 3-4, où il souligne le décès de son prédécesseur. Cet article est suivi du témoignage de Théodore Monod.

 

Ses œuvres

Ses oeuvres ont presque toutes été publiées sous le pseudonyme de Geofranc (pour Georges-François Grosjean). Nos indications sur ses ouvrages sont inspirées de celles de Pierre Grosjean.

 

Ses livres

1923 : La rédemption : d’après Franz Leenhardt – Thèse, Paris, Fischbacher, 158 p.

1935 : Voix de toujours (dialogues intérieurs) – I - Entre dans ma joie, Paris : Fischbacher, et Lausanne : La Concorde, 64 p.

Méditations sur les Béatitudes, texte au cœur de la discipline spirituelle des Veilleurs.

1963 : Ma Queste de vérité, Paris, La Colombe, Editions du Vieux colombier, 100 p.

Une expérience offerte à ceux qui sont en quête d'authenticité chrétienne. Véritable autobiographie spirituelle.

1965 : En lisant Saint-Marc, Nancy, Editions Berger-Levrault, 248 p.

Essai d'assimilation actuelle de la Bonne Nouvelle, telle que nous la transmet l'évangéliste.

1973 : En collaboration, Célébration de la foi, source de vie, Nancy, Editions Berger-Levrault, 147 p.

Mise à jour du livre des célébrations contenant des liturgies diverses destinées aux retraites des Veilleurs. Édition parue à l’occasion du cinquantenaire de la fondation des Veilleurs qui deviennent « Fraternité spirituelle » au lieu de « Tiers-Ordre ».

1980 : Appel à la vie, Paris, Editions Astra, 78 p.

Commentaire inachevé (sur les six premiers chapitres) de l'évangile de Jean avec une digression en forme de testament spirituel sur les dangers que court l'humanité avec le nucléaire et principalement les armes atomiques.

 

 

Ses traductions

1936 : Qu’est-ce que le groupe d’Oxford ? par un laïque (L.-W. Grensted, présentateur),

            Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 159 p.

Les groupes de réflexion d’Oxford ont conduit certains vers la création des Alcooliques Anonymes, d’autres vers l’œcuménisme, d’autres encore au Réarmement moral. Spiritualité et éthique du dévouement sont tout à fait dans la ligne de ses premiers engagements.

1954 : Dorothy Kerin, Une main me toucha (Témoignage d’après The Living Touch de

George F.C. Searle) Lausanne, La Colombe, traduit d’après la 12e édition par Geofranc. Réédité sous le titre Une vie, un signe, Nancy, Berger-Levrault, 1969, 91 p.

Georges Grosjean pensait que cette humble femme pouvait ouvrir à beaucoup de monde la voie de la guérison physique et spirituelle dans la foi retrouvée.

1955 : Dorothy Kerin, La promesse s’accomplit, Paris, Editions du Vieux colombier, 159 p.

                        Une suite au précédent.

1957 : Alice Mortley, Le Christ en vous. Recueil de propos reçus au début du XXe siècle par

une Anglaise, Miss Alice Mortley. Paris, Editions La Colombe, 205 pages. Réédité par les Editions Astra, 1978, 1989, 1996.

Propos destinés à promouvoir une spiritualité qui fasse accéder l'homme à sa majorité spirituelle.

1960 : Anonyme, Dieu t’appelle, Editions Berger-Levrault, Nancy, 333 p. Réédité par La

            Baconnière, Neuchâtel, sous le titre Dieu appelle, 1976, 1984 et 2000.

Il s’agit de canevas de méditations pour chaque jour de l’année qui évoquent la présence du Christ glorifié et amènent à fonder ses actions en lui. Ce livre de portée plus générale n’est pas d’abord destiné aux Veilleurs et c’est ce qui explique ses rééditions successives.

1972 : Vivre par l’Esprit, Editions La Baconnière, Lausanne, réédité en 1980, 1983, 258 p. et

            en 2006, aux Editions Honoré Champion, Paris.

Une suite à Dieu appelle. Ces deux livres sont actuellement utilisés par une méthode de prière basée sur l’office divin catholique, la Bible et la tradition. Voir le site Prière d’Église.

 

 

 

 

 



[1] Nous avons ici adapté et complété ici et là une biographie de Georges Grosjean qui nous a été aimablement communiquée par son fils Pierre, directeur d’école à la retraite. Il a consacré ses loisirs à la généalogie de sa famille qui remonte au colporteur Joseph Vessot, missionnaire français qui a commencé ses activités à Sainte-Thérèse pour les poursuivre à Joliette. Qu’il en soit ici chaleureusement remercié.

[2] C’est justement le sens ancien de « plagnes ».

[3] On le retrouve sur la photo du personnel enseignant de l’Institut dans R.-P. Duclos, Histoire du protestantisme français au Canada, op. cit., I, p. 301.

[4] Georges avait fait venir au Canada en 1914 sa mère, veuve pour la deuxième fois, et il logeait avec elle l’été dans le presbytère inoccupé de Grenville. Son frère Félix poursuivit des études en mécaniques à l’université McGill puis exerça à Toronto. Sa sœur Marthe, fit des études d’infirmières en Allemagne, puis en Suisse. Elle épousa un Anglais auquel elle avait enseigné le français et put enfin gagner le Canada entre 1919 et 1921.

[5] Entre 1915 et 1921, il a eu l’occasion de rejoindre comme prédicateur laïc les communautés de Saint-Jean, de la Croix, du Sauveur et de l’Armée du Salut à Montréal et de Saint-Marc à Ottawa. De mai à juillet 1921, avant son départ pour l’Europe, il remplace carrément le pasteur de la paroisse anglophone de Lachute-Brownsburg.

[6] Éveline avait alors 19 ans et était l'aînée. Irène, sa soeur, en avait 18, son frère Ulysse 15, et sa plus jeune soeur, Estelle, n'avait que 10 ans.

[7] Ce n’était pas la première. Plusieurs autres avaient souligné ses succès d’une année à l’autre (pédagogie, élocution, …).

[8] Sa thèse paraîtra cette année-là. Voir la liste de ses œuvres.

[9] Il y a là, à notre avis, une manifestation du peu de conscience réelle des responsables presbytériens pour le développement de la mission en français qui se répercutera sur la décroissance des paroisses francophones dans les années suivantes et se prolongera après la fusion de la confession dans l’Église Unie.

[10] Il dira au moment de son ordination que ce choix français avait été pour sa jeune femme et pour sa famille un très grand sacrifice, mais qu’il avait été joyeusement consenti. Selon l’allocution inédite prononcée par Georges Grosjean au moment de son ordination le 23 mars 1924. Georges militera pour le rapprochement des Églises qui mènera à la création de l’Église Réformée de France en 1938. Sa paroisse en fera partie dès le début.

[11] Son intérêt pour l’action sociale l’amènera à traduire un livre anglais sur les Groupes d’Oxford en 1936. Voir sa bibliographie.

[12] Cette organisation religieuse s’inspire des regroupements franciscains. Il s’agit d’une association dont les membres vivent dans le monde tout en pratiquant une règle selon l’esprit de l’ordre. On trouvera des explications complémentaires sur le site www.franciscanfriars.com/french, par exemple.

[13] Voir sa bibliographie.

[14] Charles Biéler, « Visite de M. Le pasteur Grosjean à Montréal », L’Aurore, 18 juin 1937, p. 6. Voir aussi « Visite de France », par Charles Biéler pour l’Alliance Evangélique, 28 mai, p. 3 et « Discours de M. Priestley à la soirée de bienvenue à M. Grosjean », 25 juin, p. 5 (M. Priestley étant le consul français à Montréal.)

[15] Sa visite est soulignée dans le « Rapport de l’annaliste », p. 15 dans Rapport de L’Association des Anciens et des Nouveaux Élèves de la Pointe-aux-Trembles, 21 mai 1938.

[16] Dans L’Aurore du 3 novembre 1939, p. 2-3, le professeur Charles Biéler donne un état de la situation à Paris dans les débuts de la guerre, librement inspiré d’une lettre écrite à la fin de septembre ou au début d’octobre par Éveline Grosjean, avec laquelle le pasteur Biéler correspondait régulièrement. Georges venait de rentrer de Paris où il avait mis l’appartement en ordre en prévision des jours sombres à venir. (Attention, l’article renferme quelques coquilles.)

[17] Théodore Monod, un éminent scientifique, écologiste actif, resta très fidèle toute sa vie à la discipline spirituelle individuelle du mouvement des Veilleurs. Voir sur Internet à ce nom ou à celui de Wilfred ou à Protestants.org. Actuellement la Fraternité des Veilleurs est dirigée par Daniel Bourguet, pasteur ayant choisi de vivre une vie monastique retiré. Voir sur Internet sous ce nom ou sous celui de Fraternité des Veilleurs. C'est une tendance "monastique" qui s'écarte de l'esprit des "veilleurs" des origines. L’ouverture œcuménique du mouvement rejoint aujourd’hui les catholiques, les orthodoxes et des évangéliques. Cela rappelle par certains aspects l’expérience de Taizé avec ses progrès et ses limites. Bon nombre de protestants sont réticents devant de telles orientations trop proches de celles du catholicisme, d’autres les acceptent. Voir dans le site de l’Église Réformée de France – région parisienne : « Existe-t-il un monachisme protestant? » par Louis Schweitzer. Ou encore l’expérience de communautés religieuses protestantes dans la thèse de Michel Clément, Quelques règles monastiques protestantes en France : Reuilly, Pomeyrol, Villeméjane. Université du Québec à Montréal, 2002, que l’on peut consulter en ligne.

[18] Pendant ces vingt années, Manonville fut le point de rencontre de la famille Grosjean de France ou du Canada, oncles et tantes d’outre-Atlantique aimant bien s’y retrouver.

[19] C’est le pasteur Roger Belmont qui prend alors la relève (en 1974).

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Photo et texte : Jean-Louis Lalonde, transmis par Pierre Grosjean, tous droits réservés.