Louis Gustave LIEBICH (1824/1910)


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Louis Gustave LIEBICH est né à Strasbourg le 24/10/1824, fils de Chrétien Louis LIEBICH, fourreur-pelletier « Au Léopard » à Strasbourg, et de Henriette FARNY. Orphelin de père à 14 ans, il fait ses études secondaires d’abord à la pension GOGUEL, puis au Collège Royal. Le 11/8/1843, il obtient son baccalauréat au Gymnase protestant de Strasbourg, alors « École ecclésiastique de Strasbourg ».

        Il entre alors à la faculté de théologie de Strasbourg où il reçut les enseignements des professeurs REUSS, STAHL, JUNG, CUNITZ… C’est en y étudiant l’alphabet sanscrit que naîtra sa vocation de linguiste. Il obtient son diplôme de bachelier de théologie le 22/2/1849.

        Il est vicaire pendant un an à Reitweiler. Pour des raisons de santé, il part dans le midi de la France : il sera suffragant à St-Jean-du-Gard (30) et peut-être aussi à Ganges (34). En 1850, il part pour l’Algérie où les immigrants alsaciens et suisses germanophones réclament des pasteurs bilingues. Il est pasteur à Bône d’abord, puis à Philippeville en 1854, où il succède au pasteur CURIE.

        Le 19/1/1852, il épouse à Ganges Sophie Caroline Ester PELADAN, fille d’Antoine PELADAN, propriétaire aux Longognes (St-Étienne-Vallée-Française-48), et de Louise Marie AUSSET. Ils auront deux filles : Louise Émilie Élisa, née le 13/1/1854 à Bône, et Amélie, née le 17/12/1855 à Philippeville.

        En 1857, la famille revient dans le pays de Caroline PELADAN. Louis devient le pasteur de St-André-de-Lancize (48) de 1857 à 1861, puis celui de St-Maurice-de-Cazevieille (30) de 1861 à 1874. Au cours de cette période cévenole, il s’intéresse à l’histoire du protestantisme et plus particulièrement à celle des Camisards. Il fera plusieurs publications dans le Bulletin de la SHPF. Toujours passionné de linguistique, il étudiera l’occitan et recueillera auprès de ses paroissiens des chansons populaires, des légendes et des poèmes cévenols. En 1861, sa « Grammaire du patois cévenol » lui vaudra une mention honorable de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres.

        Il retourne alors en Algérie : il exercera son ministère à Douéra du 26/6/1874 jusqu’à sa retraite le 31/12/1889. Outre ses fonctions pastorales, il s’occupe de l’orphelinat de Dely Ibrahim et du secours aux familles victimes de l’alcoolisme. Il se retire à Mascara chez sa fille Élisa qui avait épousé Henri PELLET. Lorsque ce dernier deviendra architecte de la ville d’Oran, Louis et sa femme suivirent leur fille et leur gendre à Oran où le pasteur s’éteindra le 11/12/1910.

        Jamais Louis LIEBICH n’oublia son Alsace natale, ni son dialecte alsacien. Il écrit des poèmes et des pièces de théâtre sous le pseudonyme de Fontvieille. En 1899, il publie un petit opuscule intitulé « la Réforme scientifique définitive du calendrier grégorien ». Jusqu’à la fin de sa vie, il se passionnera pour l’étude des langues et plus particulièrement de l’alsacien. Édouard HAUG le considère comme le précurseur de la géographie linguistique et son travail sera couronné par une médaille d’or de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres pour sa « Grammaire alsacienne ».

        Par sa grand-mère Frédérique Salomé BOESWILLWALD, il est le cousin par alliance du pasteur d’Entzheim Frédéric Ferdinand HELMSTETTER. À 85 ans, il baptise son petit-fils Henri Gustave BRAEMER qui sera lui-même pasteur pendant de longues années à St-Étienne (42).

Joël Justamon, arrière-arrière-petit-fils du pasteur Louis Liebich,
d’après une biographie écrite par Henri BRAEMER.

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